Les chroniques
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Corpus #8 Une sorcière comme les autres
A quoi ressemble pour vous la sorcière comme les autres ? Quel est son aspect physique, quels sont ses attributs et ses attitudes ? Comment la perçoit on ? De Starhawk à Mona Chollet, on perçoit dans la figure de la sorcière un ou plusieurs archétypes. L’un d’entre eux notamment se mêle à une dynamique sociétale féministe, écoféministe. La sorcière incarne une figure de transgression, une irrévérence par rapport aux pouvoirs en place, revendique l’existence et l’usage d’autres pouvoirs et d’autres croyances. C’est une marginale, une solitaire. Souvent engagée dans une manière de vivre qui n’appartient qu’à elle. Forte, indépendante, proche de la nature, elle s’intéresse à ce qui est…
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Poème prière #5 Juste après
Dans ses bras, juste après, c’est doux comme un rêve se déroule, se déverse sur nos corps. C’est l’instant où je tiens debout toute seule que je saisis l’élan pour pénétrer dans la juste chanson l’amour a été fait pour toi et moi. Je regarde, il redresse. Je suis au seul endroit prévu, je peux aller partout. J’entends, disséminés, des propos et des yeux qui ne comprennent pas. Juste après …Mon histoire emmêlée qui se voit surgissant après une autre histoire. Un peu avant aussi. En même temps, à côté. Maintenant, j’ai les pieds dedans et la caresse appelle mes mains. Il n’y rien à comprendre quand il s’agit d’élan.…
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Journal artistique de Louve #14 Je ne promets plus
Passé Je ne choisis plus la caresse des promesses qui font voler la peau en des fragments fêlés. Un son de verre brisé s’échappe de ma voix, étranglée, quand je me rappelle qu’on décidait comment serait l’éternité. Quand je revois ton visage engouffré entièrement dans notre histoire future, qui regardait ailleurs plutôt que mes cheveux mouillés au sortir de la douche. Une maison, des enfants … et puis peut-être un chien, quand on aura terminé le jardin. Mon corps coincé sous un corps, un souffle court sous un ciel de lit qui dit « pour toujours » pour accrocher nos cœur. Pour rassurer les cauchemars où tu me tenais fort, nous parlions…
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Poème prière #4 Les racines et le funambule
Je peux être le vide à la dérive Je peux sentir l’écho vibrer au centreà la fabrique de mon souffle,ma racine avortée.Je tombe lentement. C’est un jour où je tombe lentement.C’est un jour funambuleoù mon corps matériau sur lequel il a pluse transformera sur un autre modèlepour d’autres envoléeset pour d’autres chutes dont je n’ai plus si peur. Je demande aux racinesde me faire sentir que je marche avec elles.Et de quoi lâcher brise,Laisser dans mes manches l’audace et les couleurs de mes joues quand je ris. Dans les plis des vêtements, je serai protégée. Ce soir je dormirai contre une âme qui me plaît quand je la vois profond.Je…
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Journal de Louve #13 J’écoute ton monde
J’écoute ton monde avec une envie douce de tisser avec toi un moment particulier, comme un trésor fugace. Je parcours tes lignes du bout des doigts sur un papier pastel. Comme pour les lire avec la peau. Je respire l’herbe humide sur laquelle je suis assise à l’ombre. Je me suis installée pour pouvoir m’y plonger, les feuilles sur les genoux, si près de la terre. Je cherche doucement l’accès à la porte de quelques bouts de toi. Tu as des dieux, quand je n’en ai que faire. Moi je regarde tes yeux quand je veux trouver l’ancre. Je me demande comment on se sent dans son corps quand on…
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Journal de Louve #12 La maison sur le fleuve
Je suis ma propre maison. Une maison sur l’eau. Je dévale. Le soleil en face m’inonde. Un chanteur à la radio entame les notes d’une chanson d’il y a quelques années. Une chanson qui a créé un souvenir très doux. Une chanson d’amour. Une main qui me tient et des notes qui palpitent. Je pense que nos corps et nos esprits sont faits pour jouer la même musique. Aujourd’hui est doux comme le souvenir. Les secousses ne durent pas longtemps. C’est un éclat de rire en même tant qu’une larme quand il dit « je t’aimais, je t’aime et je t’aimerais ». Quelque chose qui déborde et le trouble devient comme un…
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Journal de Louve #11 Une gardienne pour moi-même
Lors de ma participation à la performance artistique « De femme à FEMMES » mise en scène par Léa Dant, au printemps dernier, j’ai conçu et déclamé un texte pour exprimer la manière dont j’avais envie de parler de moi en tant que femme. Le voici. Je veux compter pour moi. Prendre soin de moi sans attendre que quelqu’un le fasse à ma place. Et en apprenant ainsi à compter sur moi, je rencontre d’autres personnes sur lesquelles je peux compter aussi. Elles complètent tout ce que j’ai à vivre, de beau. Parfois j’ai encore peur. Je grandis. Je redécouvre ces choses qui m’avaient effrayée quand j’avais appris à me soumettre et…
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Journal artistique de Louve #10 L’adieu puis l’envol
J’ai l’impression d’avoir marché, tâtonné sur la moquette. Puis j’ai couru. Je me suis envolée. J’ai un peu de toi en moi, je le remarque souvent. Ca me fait rire et pleurer. Sans être triste. J’aime ce mélange. Tu m’habites encore, je me suis construite un peu plus de notre tendresse. J’ai tant de place en moi pour de nouveaux élans. Je pense à toi qui désormais sera toujours une image floue. Où seras-tu ? Que feras-tu ? Qui seras-tu devenu ?Je ne pourrai que m’imaginer, et penser l’affection qui nous a accompagnés jusqu’au bout du chemin. Tu as dis adieu. Merci. Tu as repris ton être et j’ai repris…
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Journal artistique de Louve #9 Je me suis changée en renard
Nous nous aimions avec nos corps, je ne t’ai parlé qu’avec ma langue. Trois années durant, la lune a exercé son pouvoir sur la terre. Si je veux juste qu’on m’apprivoise,Ca a été si douloureux. Avec toi, je m’enfouissais, ma solitude se cultivait. Criait la nuit, appelait ton âme qui ne me remplit pas tout à fait. Et le vide était si beau, hypnotique puisqu’abyssal. La lune a fait son travail, mon poil se hérissait sous tes mains. Tes épaules nues, ton busque droit semblait me montrer le chemin. Mais un jour le vide hurlant ne semblait plus aussi béant. C’était fini. Plus de blessure, de hurlement. Et plus de…
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Poème prière #3 Les histoires du vent
J’admire la force de ton coeur que je n’avais pas vue ainsi. J’admire le courage et la justesse de tes mots. Ton bras sur mon bras me console pendant que tu murmures un nouvel ordre des choses. C’est un très joli chagrin. Je demande la sagesse d’accepter que la forme de l’amour n’est pas toujours celle que je voudrais donner. Je demande au vent de continuer à m’envelopper quand il me guide vers des histoires que je n’attendais pas. Qu’il en emporte d’autres.Je demande à m’émerveiller, à m’étonner encore tant de mon courage, à aimer si profond encore bien d’autres fois. Je demande à relâcher à présent ma lutte, à…