Journal de Louve,  Les chroniques

Journal artistique de Louve #14 Je ne promets plus

Passé

Je ne choisis plus la caresse des promesses qui font voler la peau en des fragments fêlés.

Un son de verre brisé s’échappe de ma voix, étranglée, quand je me rappelle qu’on décidait comment serait l’éternité. Quand je revois ton visage engouffré entièrement dans notre histoire future, qui regardait ailleurs plutôt que mes cheveux mouillés au sortir de la douche. Une maison, des enfants … et puis peut-être un chien, quand on aura terminé le jardin.

Mon corps coincé sous un corps, un souffle court sous un ciel de lit qui dit « pour toujours » pour accrocher nos cœur. Pour rassurer les cauchemars où tu me tenais fort, nous parlions de demain, un plan sur frigo près d’une liste de courses.

Le silence a gagné, efface du paysage, les bruissements d’affection, nos membres ne se touchent plus. Le fantasme érigé, dans le sens de la vague, s’écrase et s’infiltre dans les failles, lentement, devient autre chose. Le sable a séché, comme nos rêves qui ne tiennent plus debout sans nous.

Présent

Je ne promets plus. L’amour s’en passera pour être flambant vrai.

Plongeons dans notre peau, quand ta langue et ma langue se retrouvent à parler le même imaginaire.

Déplace délicatement mes cheveux mouillés avant d’entrer dans l’eau de la baignoire, et sens frémir tes doigts. Et sens toi réagir dans ton corps en entier.
Regarde-moi avant d’envisager tremblant que le temps pourrait assécher nos je t’aime, annihiler nos élans.

Rêve avec moi, inventons ce qui vient, en laissant ce qui va.

Je ne te promets pas.

On déroule accordés, à l’arrière de nos yeux, les sensations fugaces qui nous tiennent vivants. Ce que j’y lis suffit à m’éprendre de toi, à respirer qui tu es plutôt qu’à le savoir.

Ouverts à ce qui se trouvera de passage dans nos mains, nous nous offrons le temps comme une pierre précieuse. Le cadeau d’un instant vécu-donné pour toi et moi.
Je vis, tu te déplaces, j’écoute et tu proposes.

Célébrons nos naissances ainsi que nos adieux.

Accompagnons nos mouvements. Embrassons le hasard en plus de nos bouches enthousiastes au présent, impatientes au matin, au réveil, de retrouver ta main, les empreintes de café, et les déclarations débordant de nos âmes.

Je suivrai tes élans et tu suivras les miens.

Réinventons l’amour en faisant un jeu de chaque envie d’être ensemble.

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