Journal de Louve 2025
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Journal de Louve #71 Rire de mes doutes
Je semble insuffire au monde. Peut-être c’est lui qui m’insuffit. Ma peau se détache de lui, quelques boutons défaits. Je sais rire de mes troubles, maintenant. Je sais que l’ennui n’est pas un lac profond, que je mettrai mes bottes, que j’irai patauger. Je souris même de mes violences, même si je ne leur rend plus visite. Je sais qu’elles peuvent me rattraper, je fais bien attention, je ne saute pas à pieds joins dans de la boue que je ne connais pas. Je sais que la boue n’est plus la crasse incrustée, mais les autres, quelqu’un leur a-t-il dit ? Je voudrais reconnaître dans les grands yeux vivants, quelques…
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Journal de Louve #70 Au revoir monstre
Au revoir monstremaintenanttu n’es plus d’effroi. Maintenant tu es amie. Quand tu cries,je console. Je ne te laisserai plus pleurer. C’est une habitude,une promesse,une chanson sur la joue. Tu es l’amiequi rêve d’oiseauet qui a eu la honte. Belle monstre,fleurit.Maintenant, je t’aime. Photographie Rachel Claire sur Pexels
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Journal de Louve #69 – Sous tes jambes
Tu as prismes bras nussous tes jambespour baiser jusqu’à l’aube. Ne prends pas trop vitema bouchequand tu me touches Laisse moi d’abord te dévalerde mes lèvres. Garde prompt ton désir,savourons chaque bouchéemon ventre sur ton frontma main dans tes cheveux longset plonge à l’intérieur de moi. Photographie Cottombro Studio sur Pexels
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Journal de Louve #68 Tes soucis
J’avais déjà écrit, j’avais écrit minuit.Il est minuit moins toi, je n’y échappe pas.Je t’admire et te museQuand tu manques à l’instantComme un silence amerJe déglutis péniblement, le reste m’indiffère. Tu es seul à présent.Je t’ai trouvé soucieux. Vas vite mieux. Parfois ta peau m’effraie, tant je la veux de près.Mes instincts les plus forts, nous fragilisent encore.Je te froisse, je t’érafle. Quand je remue trop prèsComme du papier de verreEt je continue malgré tout, la peur dans les viscères. Tu es seul à présent, à décompter la nuit.Moi je cherche ce que je peux faire, j’ai le vertige de tes soucis. Parfois tes doutes me frappent, je veux les…
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Journal de Louve #67 Sur les flancs
Il fait sombre par vagues. Il fait trembler. Les filets postés tout autour de moi. Rude ne s’excuse pas. Son amour est ses dires, et lorsque l’on regarde, on voit. Ses mains tournent à l’envers et son visage ne plisse que le contraire. Prestidigitateur ou affamé, Rude avance sur les flancs, veut dévorer, voler l’approbation. Par ruse si nécessaire. Lorsqu’on dit non, il acquiesce. Il reviendra plus tard, il s’en fait la promesse. S’y prenant autrement pour obtenir quand même. Passant sous vigilance. Ce qu’il veut est son du, il trouvera un oui en fouillant nos entrailles, ou l’obtiendra lors d’un bruissement où l’on ne regarde pas. Il se sert…
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Journal de Louve #66 Quel est ce monde ?
Je sors de la voiture. Membres imprégnés. Claque la portière. Saisis la pompe. Remplis. J’ai la main sur la bouche. Je regarde devant moi le courant d’air palpiter dans mon cou. J’ai le cri strident de la horde entière des horreurs de ma vie se livrer bataille. Ca ressemble à ça le monde dedans. Je suis une boule à neige. Mais dehors, quel est ce monde ? Je sais, le démon m’a envahie à l’aube, mais si je l’abrite aujourd’hui, ce n’est plus son un pont. Je prends soin de lui comme on n’a jamais pris soin de moi lorsque j’étais enfant. Il reçoit des caresses lorsqu’il a besoin d’hurler…
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Journal de Louve #65 En réalité
Mon corps gelé parfois deviendra corps mouvement. Je tends à mon réveil à regarder le givre. Mes articulations au fur et à mesure doucement réapprennent à danser. La chaleur vient de mon intérieur. Je suis devenue amie avec le monstre. Désormais tout sera pacifié. J’habite ma banquise, lorsque je suis un ours. Je t’aime à chaque saison. Et nous serons un lac, une fête, une maison sens dessus dessous. Je rêve de toi. En réalité, il convient dire les choses comme elles nous imprègnent :