Journal de Louve #40 Triste et sublime
Je cherche
Ton dernier souffle dans l’appartement.
Il doit bien être quelque part.
J’ouvre la fenêtre
La brise légère s’est installée
Les vents contraires ont, comme toi,
cessé de se faire entendre.
Je dépose ma mue
Et tu es dedans.
Le silence du plafond blanc
est rempli des rires
que tu m’inspires encore.
Mon souffle à moi coupé,
Continue
Et te trouve
partout où je me souviens.
Hier c’était la fête
C’était beau, c’était toi.
Aujourd’hui le chemin
c’est gravir
c’est le triste et sublime
qui me montre
l’amour immense que j’ai, qui grandit
Et qui est né de toi.
Ta vie résonne
comme l’air
que je chantais au plus doux
avec les commissures
qui gambadent timidement
pour te bercer.
Ma peau attrape
ton absence
et je saisis le jour
la tendresse plein les pores,
l’envie d’encore choyer
préserver, prendre soin
J’en ai l’aspiration
merveilleusement teintée
de trésors éclos
du bruit de l’aventure
qui nous a réunies.
Photographie : Sami Aksu