Les chroniques,  Rituels littéraires

Corpus #11 – A la recherche de l’amour vrai

Du bout du cœur il m’arrive de rêvasser à ces quelques mois d’été, d’automne et d’hiver qui m’ont conduite récemment à un amour sincère.

Je ne sais si j’ai cherché l’amour vrai, jamais quoi qu’il en soit, avec acharnement. Je crois que j’en avais envie, je crois aussi que je m’appliquais depuis longtemps à prendre soin de mes relations. Cette fois, j’ai vraiment réussi, je continue à réussir, au jour le jourcette réussite est la nôtre.

Sans exhaustivité, ce serait irréaliste, je vous livre (avec jeu de mot) quelques rituels littéraires qui constituent les étapes de mon parcours dans l’expérience de l’amour vrai.

Je vous disperse au fil des mots écrits, des mots chantés à écouter : ces morceaux au fil des saisons ont creusé le sillon de ma relation amoureuse.

Rituel 1 – Oser se rencontrer

La rencontre – Charles Pépin

Il faut être prêt.

Il me dit souvent je ne regrette rien. On s’est rencontrés il y a quelques années déjà. Le potentiel, il le sentait. Au bout de quelques temps, j’ai commencé à le toucher du bout des doigts sans trop savoir ce que c’était.

Si je n’ai pas su dire Je t’aime, c’est que je ne savais pas que c’était ça.

La rencontre, dit Charles Pépin, c’est ce qui nous transforme. Sans en prendre conscience, au fil de nos rencontres, l’amitié qui grandit, de nos quelques disputes et de nos longs silences, je sentais que quelque chose en moi existait, parce qu’il était là. Quelque chose de sublime que j’ai réservé dans un petit coin de ma poitrine, que je n’ai pas voulu abandonner.

J’ai eu des résistances, des incompréhensions.

La vraie rencontre, c’est celle aussi qui nous fait abandonner nos morceaux de dépouille, nos croyances racines, lâcher sur le bord de la route ce dont on n’a plus besoin. Et laisser ce qui se passe entre l’autre et soi y créer quelque chose de nouveau.

Rituel 2 – Se tenir à côté et prendre soin

La déclaration – Gemma Malley

J’entame le chapitre de l’audace (Maëlle), j’ose sur un coup de tête prendre ses mains, et dire le vrai. J’ai un vertige qui pourtant me tient droite à l’intérieur. Je crois que je viens à cet instant d’entrer pleinement dans moi-même.

Je suis prête à faire confiance.
Quand la peur me saisit, je sais ce que j’ai choisi. Il compte, il m’importe, il vaut. Là n’est plus la question du quoi, mais celle du comment : comment trouver en moi les ressources pour rester près et prendre soin.

Ma vie est pleine d’enjeux, de projets et d’élans. J’ai mes voyages, il m’accompagne ou me regarde partir, m’accueille quand je reviens. J’en fais de même pour lui. Ce n’est pas le centre de mon univers, plutôt une fondation que nous aimons bâtir, qu’il nous rend heureux de solidifier, refaçonner et décorer.

La déclaration de Gemma Malley, je l’avais dans les mains à la moitié de ma vie. C’était ce que je voulais : une quête, des enjeux qui me portent et qui me poussent à déterminer mon positionnement personnel et sociétal, des amis, des passions et des rêves, et une relation qui est l’ancre dans ce joli chahut.

Je lui dis. L’évidence entre nous, je l’ai comprise à la manière dont il me regarde.

Photographie de Ksu&Eli

Rituel 3 – Etre sans bruit

L’enfant, la taupe, le renard et le cheval – Charlie Mackesy

Aimer c’est parfois regarder la vie surgir ensemble. Il a des doutes, de très belles maladresses, des secousses et des hésitations. Il y a aussi tout ce que l’on veut cultiver : le calme, l’apaisement, le désir et l’élan.

Les personnages du livre apparaissent successivement dans l’ordre du titre : L’enfant, la taupe, le renard et le cheval.

Dans une aspiration à l’imagerie très médiatisée de l’amour romantique bruyant et chaotique, ce livre nous rappelle à la pensée ce que l’on peut vouloir intégrer à sa manière d’aimer. Pour moi il s’agit de :

  • Rester curieux et à l’allant du monde, l’autre n’est pas l’absolu.
  • La relation se nourrit de la réalisation personnelle de chacun autant que du fait de prendre soin du lien.
  • Je peux accepter sans crainte d’être capable de tout lui pardonner.
  • Tout est mouvement, mais nous œuvrons tous les deux pour être la constance de l’un et de l’autre.
  • Il est mon ami, mon amour et mon amant.

Rituel 4 – Ecrire l’amour pour le voir autrement

Ecrire l’amour, de Jane Austen à Mona Chollet (le un des libraires)

Réinventer l’amour, c’est aussi réinventer son écriture.

J’ai écris des carnets, des poèmes, commencé deux romans où il aurait sa place. Ecrire l’amour, c’est une manière de prendre du recul, de le penser et d’ajuster sa direction.

C’est aussi un jeu qui peut être partagé, dans les registres qui plairont aux personnes concernées. Ecrire l’amour, c’est aussi le vivre : s’envoyer des lettres, romancer les conversations par messages ou créer du ludique dans un appel au téléphone.

Réinventer l’amour, pour boucler la boucle, c’était pour moi, me rendre compte qu’une relation amoureuse n’était rien de ce que j’avais vu dans la plupart des films ou des romans. Ce n’était même pas ce à quoi j’avais conscience d’aspirer.
Ce n’est plus une Douleur exquise, mais un rêve au long cours que j’accomplis en permanence chaque nouvelle journée.

C’est choisir qui l’on veut être, soi, et ensemble. Choisir le sens que l’on veut donner aux mots « couple », « famille », « maison ». Jouer, jouer beaucoup. Rire et créer.

Je suis encore à la recherche du livre qui me proposerait l’histoire d’amour qui m’inspire pour ma vie, celle qui me donnerait envie d’être vécue selon mes valeurs et mes envies. Peut-être que je devrais l’écrire.

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