Les chroniques,  Pêle-mêle

Faire des choix

Ce soir, j’ai animé ma dernière scène ouverte avec Eniah Poésie. La fameuse « révolution » féministe annoncée par le Festival des Elles à La Rochelle. Ce thème qui ne me correspondait pas. Je n’avais pas envie d’être là sans rien dire, comme si j’étais d’accord, même si parfois, désormais, il m’arrive de me taire sans consentir. L’extérieur peut se passer sans que je ne l’approuve, ça ne me fait plus toujours vaciller.

J’ai écrit un article dans lequel j’exprime que je ne vois pas le féminisme comme une révolution (Féminisme : mes incohérences).
Quand je serai partie, après la scène, je ne reviendrai pas. Ou pas souvent.
Les gens pourront lire cet article, et d’autres aussi. Ca me ferait sûrement plaisir. Ils seraient les premiers. Ca me ferait tout drôle aussi sans doute, parce que j’ai l’habitude de parler dans un énorme silence.
Je dis comme ça mes profondeurs, devant des gens que je ne connais pas. Je confie, je donne tout sans condition. Je mets sur la table des petits trésors que j’avais gardés dans mes poches depuis des années, sur lesquels je compte quand je ne peux plus compter sur rien d’autre. Ils sont la preuve de mes trahisons, de mes intimités et de mes premières fois.
Ils te montrent. Ils sont sous tes yeux. Et tu dis rien…

Je m’interroge sur le langage, sur sa manière dont il peut nous approcher les uns des autres, et rendre possible une promesse de fusion que l’on peut concevoir. Est-ce que tu me comprends ?
Nos esprits ne faire qu’un. Je peux le penser, pas le vivre.
Je m’aperçois certains temps que tu comprends mieux quand je suis plus loin.
J’ai moins d’attente et plus d’espace. Je me comprends mieux déjà quand je suis plus souvent seule, alors …

Photo de lilartsy provenant de Pexels

Je me retire de plein de choses. Comme quand on retire de l’argent à la banque, pris en otage. On le récupère. Et moi aussi, petit à petit, je me récupère.
Du coup, j’ai du passé qui revient dans des essaims très agités.
Je suis un peu fatiguée de faire le tri, quand il fait nuit, que je rentre de mon nouveau boulot.

Mais du tri, j’en ai encore à faire. Alors je laisse du temps aux peurs et aux essaims agités. Ca s’appelle insomnie, ça s’appelle être distraite quand je ne t’écoute pas parce qu’ils grouillent tout autour de moi. Ca s’appelle aussi me prendre en compte, être garante de mes rêves.

J’ai décidé : je ne veux plus être chanteuse et écrivaine pour gagner de l’argent. Alors je le serai pour moi. Ma nouvelle passion, c’est l’alchimie.
Transformer.

Je vous confie ma règle d’or :

Dans chaque situation, faire au mieux pour soi et l’autre en même temps.

S’approcher au plus près du parfait point d’équilibre.
Je vous confierai d’autres choses. Pour ça, le silence c’est reposant aussi. On peut s’y retrouver.

Photo de lilartsy provenant de Pexels

Le chanteur dont je suis tombée amoureuse à quinze ans disait :

Le silence dans la tête et le bruit au dehors.

Comme bruit du dehors, pour teinter à ma manière ma dernière scène ouverte, j’ai proposé à mes hôtes d’écouter le dernier album d’Orelsan que je chante à tue-tête dans la voiture depuis quelques semaines.

Plutôt que révolution, je propose le mot de civilisation.

Aller du personnel à l’universel fait partie de ma quête artistique. Et j’espère que notre civilisation sera féministe. Qu’elle honorera l’authenticité du vivant, qu’elle portera une attention particulière au consentement. Qu’elle connaîtra l’art, la philosophie et l’humilité. Qu’elle instaurera la sérénité comme saison permanente.

J’ai choisi d’écrire un prochain livre. Je parle d’agir ensemble, de fantaisie, j’allume des bougies, je chante et je photographie des ours en peluche.
A la sortie, Léa me dit que dire non à quelque chose c’est oui à une autre.

Mes renoncements actuels me ravissent et arrivent pour me rappeler mon chemin. J’ai une évidence à l’intérieur de moi : j’ai à cultiver le calme, célébrer mes amours quotidiennes, et continuer à écrire.

Louve

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