Mes inspirations multiples #4 La philosophie
Trouvant mon équilibre en affichant des positions qui peuvent sembler antinomiques, j’aime associer des contraires pour construire un mélange riche, et complexe, à l’image de la réalité. Cette série d’articles sur mes inspirations multiples a pour objectif de vous permettre de mieux comprendre ce qui nourrit ma démarche artistique, et de vous proposer à vous aussi des sources d’inspiration.
Après mon apologie du lâcher prise et de la pop culture, je tiens à affirmer également la dimension éminemment philosophique de mon œuvre. « L’important n’est pas de convaincre, mais de donner à réfléchir » écrit Bernard Werber, que j’ai beaucoup lu plus jeune.
Ma collection de l’Ours bleu interroge nos déterminismes et ce qui nous permet de nous sentir véritablement libre. La collection ROUGE questionne ce qui fait notre identité en tant que femme plus particulièrement, et insiste sur l’impact des agressions notamment liées au sexisme dans la suite de la vie d’une personne. Cette collection interroge aussi l’essence de nos relations et propose de réfléchir aux questions suivantes : De quoi nos relations sont elles faites ? Qu’est ce qui est à l’initiation de changements ou au contraire de tourbillonnements intérieurs ? Qu’est ce qui nous fait maintenir des attitudes destructrices ?
La collection des Violets, elle, est un travail sur la notion de consentement, la place de l’être dans la matière, dans le réel, la notion du silence (partagée avec l’Ours bleu).
Mon recueil de poème les Mouvements du bruit interroge notre morcèlement intérieur, mais aussi notre rapport au temps, thème que l’on retrouvera dans ma nouvelle collection « Les morceaux qui restent ».
Je choisis souvent la dimension narrative forte (écrite ou visuelle) pour évoquer ces questionnements, car je pense que c’est par l’expérience que les personnes peuvent amorcer et suivre une réflexion complète. Une réflexion vive, qui est celle, emprunte d’émotions. Les imaginaires collectifs s’adressent directement à la partie émotionnelle de la personne, celle qui est actuellement souvent négligée ou bridée au profit de la raison.
J’aime également écrire des chroniques pour poser mes réflexions d’un certain moment en dehors de moi. Le processus d’écriture de chroniques m’aide également à structurer ma pensée.
Ce qui fait réfléchir profondément, c’est de se retrouver dans une situation qui nous met face à nos conflits intérieurs. La fiction est pour cela, terriblement efficace. Les balises documentaires permettent de s’adresser au conscient. Les formes d’expression sont complémentaires.
Je puisse énormément d’inspiration lors de mes lectures annotées du magazine Philosophie et la dernière lecture qui a particulièrement nourri mes réflexion a été « Et si je suis désespéré que voulez-vous que j’y fasse ? » de Gunther Anders qui interroge la posture du philosophe et ses possibles (ou impossibles actions) dans le monde dans lequel il se trouve.
Cela m’interroge sur l’importance du contexte lors de la création d’une œuvre, ainsi que sur la responsabilité de la transmission de certaines valeurs ou de la vérité.
Cette dimension philosophique confère à mes productions de nombreuses facettes simultanément développées. Une dimension labyrinthique aux parts sombres, multiples ou hybrides. Je crée au rythme des marées de mes pensées, à la hauteur de l’impact de mes ressentis. A la fois inspirée des facettes complémentaires des douleurs et des joies, car les deux sont inhérentes à la réalité, ainsi qu’en cherchant à m’extraire des dualismes pour trouver sans cesse de nouvelles perceptions et conceptions de qui m’entoure, près ou loin de moi.
L’écriture de mon roman Ta vie est silence a été une occasion de me former à transcrire mes abstractions dans des situations métaphoriques, ce qui a permet d’apporter du concret, de la substance à mes idées. Cela me permet de les faire atterrir, et de leur donner davantage la possibilité d’être reçues.
Le questionnement sur le sens est un de mes principes les plus fondamentaux. A la recherche d’un sens comme cause, organisation ou fonctionnement de l’autour de moi, je n’ai cessé d’explorer par associations d’idées tous les méandres et chemins vers lesquels cette idée m’amenait. Passionnée depuis longtemps par les univers absurdes qui semblent résonner très fort avec mes sensations personnelles, je vous citerai bien entendu Alice au pays des merveilles, le théâtre de Becket, ou la poésie de Jean-Pierre Duprey (on en revient à mon inspiration pour le surréalisme du premier article). Vous m’avez déjà également renvoyé un lien à l’esthétique de David Lynch, rien d’étonnant car je l’ai beaucoup étudié pendant ma licence et je l’apprécie beaucoup.