Poème prière #6 Ecrire le flou
Avant, je remplissais mon ventre par habitude de macérats obscurs, des affres de douleur.
Pour avoir une quête, j’ai joué mes pulsations sur le chemin d’un bonheur qui m’était inconnu.
Comme je sais que rien ne résiste et quand je veux j’obtiens, le bonheur j’ai obtenu, un instant dans les mains.
Je le caresse et le contemple, son duvet me déstabilise. Je manque de le renverser.
J’ai le goût sur les lèvres de cette union si douce. Avec toi je sens l’espace à exister. Je peux aller partout, il n’y a plus de sentier.
Je suis aventurière et je déploies mes bras à la cime des falaises.
Mais le soir, mon corps rentré chez lui, doit attendre ta bouche au milieu des lucioles qui m’annoncent l’espoir de la joie qui perdure.
Je n’ai jamais rencontré avant, de joie qui brille si longtemps d’une flamme si régulière. J’ai peur dans mon lit de voir des lucioles mourir un jour ou l’autre.
Et mon corps s’enfurie, tente de les attraper avant d’en écraser dans la paume des mains froides. C’est dimanche, je sabote. J’éteins la lumière en nourrissant des doutes. Je mets le bazar dans toute ma chambre, dans ma poitrine et j’avale mes peurs accrochées sur les murs.
J’arrache les pages de la vie qui me va.
Ce matin
Je demande la patience d’accueillir l’apaisement, que les lucioles reviennent et que la joie reprenne. Que mon corps continue à danser sur ton corps, que tu réchauffes mes mains.
Je demande après avoir écrit, que le flou se dissipe et que mon cœur retourne en haut de la falaise.
Que je respire assez pour savoir être entière et perdurer ainsi.