Poème prière #4 Les racines et le funambule
Je peux être le vide à la dérive
Je peux sentir l’écho vibrer au centre
à la fabrique de mon souffle,
ma racine avortée.
Je tombe lentement.
C’est un jour où je tombe lentement.
C’est un jour funambule
où mon corps matériau sur lequel il a plu
se transformera sur un autre modèle
pour d’autres envolées
et pour d’autres chutes dont je n’ai plus si peur.
Je demande aux racines
de me faire sentir que je marche avec elles.
Et de quoi lâcher brise,
Laisser dans mes manches l’audace et les couleurs de mes joues quand je ris.
Dans les plis des vêtements, je serai protégée.
Ce soir je dormirai contre une âme qui me plaît quand je la vois profond.
Je me fie au silence du bonheur suspendu qui n’appelle plus rien, pour l’instant.
J’enlèverai les vêtements, je n’aurai plus besoin de rien d’autre que moi, pour protéger la vie qui palpite tendrement en chacun d’entre nous.
Je suivrai les racines et je les emmènerai, là où après les murmures, quand le jour reviendra, j’aurai envie d’aller.