Journal de Louve #33 L’éphémère à la peau
Ma peau tapissée de pétales se plisse, je passe dans le jardin, mon cœur papier se froisse. Demain …
Je ne sais qui je serai, à quoi sert la prudence, et pourtant je retiens.
L’éphémère m’agrippe, dans mon dos, je le sens peser. Je regarde le manège des corolles envolées, j’ai un pied à côté.
J’ai plus de confidences nichées au creux de toi, que de confiance en mes pulsions furieuses, je bous de l’intérieur …
A chaque envie qui naît, je m’élance à ta bouche, pour rager quelque chose, pour ne pas avoir rien.
J’ai faim. Pourtant
Je mange comme un moineau en observant le ciel, si derrière le gris, il y avait quelque chose …
Je ne veux pas seulement dérouler mes histoires sur des pages vierges qui le soir étoufferont sous une plainte lourde de se demander. Demain …
Je ne veux pas être rien.
Ma loyauté épine et griffe mes pétales, écorchée est ma peau et ce jusqu’à ma gorge. Moi, c’est bien de partir qui m’effraie quelque peu, pourtant je pars tout le temps.
Et je suis de passage mais ne sais dire adieu.
Je laisse déferler mes sueurs comme des rivières, cela crée des légendes et il y en a beaucoup qui ont coulé de larmes et qui ont disparu. On ne les connait pas.
Je picore aujourd’hui, sans oser, de peur de suffoquer, de peur que le printemps m’étouffe d’éphémère et de peur de faner, de lire entre les lignes que ce n’est pas mon départ qui ébranle la vie. C’est la vie qui m’ébranle quand je souviens parfois, que je fleuris ce jour, je suis en train d’éclore et cela signifie que des moments se taisent, que des moments s’éteignent, que des moments prennent fin.