Journal artistique de Louve #4 Le renard qui calme les jours
Les oiseaux ont quelque chose à dire. Je pense à la robe de bal. Je n’irai pas danser. Les souvenirs de bars bondés, des corps qui tournent, s’approchent un peu près creusent des petits trous dans mon présent. J’irais pour l’ego, pour faire un inventaire de tous les artifices qui me font me sentir plus belle : souliers vernis, sourire dans lequel je convoque toute mon énergie, volants d’un tissus rose, alcool, flashs lumineux. Ce n’est pas la peine. J’irai bien plutôt à la fête foraine.
Parfois je préfère me taire. Ca ne veut pas dire que je consens.
Finalement, ces murmures, c’est pour moi, ça me rassure. Et c’est sûr …
Je préfère mon ventre vide.
J’ai retiré ma cape, adopté le silence.
J’ai trouvé dans mes rêves les parties souhaitables, les petits cailloux laissés sur le temps qui teintent aujourd’hui mon prénom de vie, de vent, d’envie.
Je suis gardienne.
Dans ma robe, dans ma chambre, sous le fantôme, il y a des rires sur toute la gamme, du jazz et les bruits d’un café bondé au début de l’été quand la ville est réveillée.
Ma place est partout où je veux bien la faire.
Je m’aligne à tes hanches, à ma voix, à moi-même, au papier qui me laisse tant de place à courir, le monde à découvrir et puis à m’amuser.
Parfois à oublier.
Ta bouche ne dit rien, j’ai suivi son exemple.
J’ai retiré mon manteau, mes chaussures.
Finalement, ces fissures sont là où elles en sont. Quand je les aime plus fort, elles me chantent des chansons.
Je les rassure, suis ma gardienne.
J’ai inventé un renard qui calme mes jours. Il joue dans mon jardin à sentir des fleurs, et à regarder les levers du soleil. Il chante beaucoup et s’endort quand il est l’heure.
Je m’aprivoise.
Parfois …
Souvent,
Je préfère me taire,
Pour mieux savoir où je suis.
Saluer le renard,
le silence
Apprivoiser ma solitude.
Et pour cela c’est sûr,
Je préfère mon ventre vide.