Démarche artistique
Ma démarche artistique s’enracine dans une conviction : l’art est une manière d’habiter le monde. Philosopher par les arts, c’est explorer ce qu’ils transforment en nous et dans nos manières de faire société. Chaque création devient alors une invitation à regarder autrement, à sentir plus finement, à nous relier à ce qui nous entoure.
Je choisis de cheminer par les saisons, la pensée, la création comme la vie trouvent l’élan des cycles. L’art suit la pulsation du vivant : il traverse les ombres, se ressource, éclot, se souvient.
- Automne – Monstres : L’automne est la saison où tombent les apparences. Les monstres que je convoque ici portent les violences et les peurs qui nous hantent, intimes ou collectives. Mais en les exposant, en les regardant en face, nous apprenons qu’ils sont aussi des messagers, des formes de vérité, et que l’on trouve chez eux une forme de beauté.
- Hiver Bleu : L’hiver appelle au repli, au silence, au retour vers l’enfant en nous. C’est une saison de réparation, où l’art devient couverture et refuge. On y recueille les éclats perdus, on y panse les failles, avec la patience d’une neige introspective qui apaise les bruits.
- Printemps – Fleurir : Le printemps est l’élan vital. La création s’y épanouit comme une plante qui s’ouvre à la lumière. Les œuvres naissent de l’attention portée au sensible : le souffle des animaux, la fragilité d’une fleur, l’éclat d’un chant d’oiseau. C’est une célébration du vivant, de ce qui persiste à fleurir malgré les épreuves.
- Été – Souvenirs : L’été est la saison d’adieux. Les souvenirs brillent comme des braises persistantes, parfois joyeuses, denses et enivrantes, parfois mélancoliques et même profondément tristes. Ces souvenirs forment une mémoire commune où l’art fixe ce qui aurait pu s’effacer. C’est trouver le discernement entre garder ou à laisser partir, le courage de perdre et la joie d’avoir vécu.
Chaque saison met sur le devant de la scène l’une de ces collections évolutives, un chapitre d’une recherche continue. Dans l’art, je cherche moins à construire des réponses qu’à ouvrir des passages : vers soi, vers les autres, vers le vivant. Ma pratique se situe là, dans cet espace mouvant où la philosophie et la poésie rencontrent la matière des saisons, la substance de la vie, pour donner forme à une manière d’être vivants ensemble.
