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L’Ours bleu : une réflexion sur le cheminement et l’altérité

L’Ours bleu explore notre rapport au cheminement, à ce que nos parcours de vie façonnent en nous. Il interroge ce que nous avons choisissons de préserver, ce qui nous bénissons ou nous réparons, et la manière dont nous nous construisons dans le lien à l’autre. Chaque petit ours, enfermé dans sa boîte, devient une métaphore de nos propres liens intérieurs, de nos résistances et de nos possibles libérations.

Adopter une œuvre de cette collection, c’est entrer dans un acte philosophique et symbolique : libérer l’Ours de ses liens rouges et s’engager à en prendre soin. Cette interaction avec l’œuvre questionne la responsabilité que nous avons envers ce que nous accueillons dans notre vie, tout en nous invitant à dépasser le simple rôle de spectateur pour devenir acteurs de sa transformation.

Cette réflexion s’incarne aussi dans un spectacle L’Ours bleu, exposition chantée et un roman, La vie est silence, où l’histoire d’Alice illustre, à travers le deuil et l’ouverture progressive à l’autre, la complexité et la beauté de nos parcours d ‘humanité.

L’histoire de l’ours bleu :

Il était une fois, l’Ours bleu, messager poétique au service de la liberté.
Il dort dans une petite boîte et attend que quelqu’un l’adopte.
Il est enserré par des fils de laine rouge et souhaite que la personne qui l’adoptera puisse l’en libérer. Allez vous les lui couper ? Allez vous les sublimer ?

A vous si vous l’adoptez, de prendre soin de l’Ours.

Un conte de l’Ours

Il était une fois un ours.

Il se levait tous les jours à la même heure. Il avalait quelques cuillères de miel au petit déjeuner, en regardant les dessins animés au programme. Il sortait coiffé d’un chapeau à la mode, un nouveau modèle chaque semaine, toujours très élégant, qu’il achetait dans un des plus grands magasins de la ville.
Il se rendait au travail dans une voiture très chère, un cabriolet bleu, prenant chaque jour le même chemin.
En se garant sur le parking et en claquant la portière, il levait la tête bien haute et prenait l’air indifférent. Il aimait s’imaginer les regards envieux se poser sur lui.

Un jour, arrêté au feu rouge dans son cabriolet, sur le chemin du retour après une longue journée de travail passée à être très important, son regard au hasard se posa sur un morceau de papier collé sur le mur d’une maison. Ce n’était pas véritablement une affiche. Plutôt une petite carte qui aurait pu entrer dans une boite aux lettres, où figuraient les mots écrits à la main, Est ce que tu t’ennuies ? Il n’y prêta pas plus attention, car il lui semblait très simplement que oui, comme tout le monde il devait lui arriver de s’ennuyer … Mais c’était un ours important, il avait beaucoup de choses importantes à faire et beaucoup de travail, alors c’était rare en vérité.

Mais la question de la petite carte semblait ne plus vouloir sortir de sa tête, comme un caillou dans une chaussure, qu’on ne parviendrait pas à faire sortir. Tout au long de la soirée, il ne sut s’en défaire, si bien que son repas resta dans le micro-ondes, et qu’il n’eut pas vraiment envie de regarder les dessins animés.

Le lendemain matin, il concéda pour lui même qu’il devait peut-être s’ennuyer, un tout petit peu, en fin de compte. Il avait, certes, beaucoup de choses à faire, mais peut-être que beaucoup d’entre elles lui étaient bien connues, et qu’il apprécierait d’essayer quelque chose de nouveau. Il pensa qu’aller acheter un chapeau, même au milieu de la semaine, serait peut-être une idée stimulante qui l’aidera à égayer sa journée. Et c’est ce qu’il fit. Il choisit l’un des deux modèles à la mode, celui qui se remarquait le plus et sortit, tête haute du magasin en guettant les regards envieux.

Le remède sembla de très courte durée. Une fois rentré chez lui, il lâcha d’une patte lourde le chapeau sur le petit banc de l’entrée et il s’assit sur une chaise en regardant par terre au croisement des carreaux du carrelage de sa cuisine.
Soudain, il eut une nouvelle idée, et ça lui faisait drôlement envie. Il saisit sa veste, se rhabilla, et se rendit au magasin de voitures.
Il choisit une voiture, plus grande que la sienne. Il la voulait rouge, avec un klaxon qui faisait beaucoup de bruit. La transaction était faite, il pouvait l’emporter tout de suite. Il était tellement fier en se garant dans l’allée de son jardin, mais un peu déçu qu’à cette heure, il n’y ait personne pour le regarder rentrer.

Pendant deux jours, il parla beaucoup de sa voiture, et se sentit très content d’avoir trouvé comment sortir l’idée de la petite carte de sa tête.

Jusqu’à que la question « Est-ce que tu t’ennuies ? » revint un soir devant la télé, pendant l’épisode 25 de la série des Ours à Las Vegas. Il sentit d’abord son poil se hérisser et commença à avoir chaud juste au bout de son museau.
Si payer une nouvelle voiture ne suffisait pas à le débarrasser de cette question pénible, il se demandait bien ce qu’il allait pouvoir trouver.
Il décida que le lendemain, il se rendrait à l’endroit où il avait vu la carte, et ainsi il allait pouvoir dire le fond de sa pensée aux gens qui se permettaient d’importuner les autres avec leurs questions inconfortables.

En sortant du travail, le vendredi soir, il hésita à faire ce qu’il avait prévu. Il gara sa voiture, et en claquant la portière, il regretta un instant le cabriolet bleu. Il se dirigea vers la porte d’entrée de la maison, en longeant le mur, observant d’ailleurs que la petite carte n’y était plus accrochée. Il frappa trois grands coups. Pas de réponse. Réessaya, en vain.

En reculant d’un pas, il aperçut alors un petit écriteau sur la porte : S’il n’y a pas de réponse, c’est que nous ne sommes pas là. Si vous n’êtes pas là non plus, alors, il n’y a personne. Quelle curieuse maison.

Il en fit le tour et entreprit de regarder par la fenêtre. Il frotta à plusieurs reprises pour essuyer la buée avec son poil, et colla son front contre la vitre. Il faisait sombre mais il distingua un salon, avec trois fauteuils dépareillés, une pendule qui n’indiquait pas l’heure et une table basse sur laquelle trônait une plante immobile qui pourtant semblait danser.
Pas grand chose à voir, en somme, mais il se dégageait curieusement une sensation de chaleur et de vie à l’intérieur de cette étrange maison.

L’Ours se demanda ce qui pouvait générer une atmosphère aussi agréable, alors que chez lui, tout semblait si froid. Il fut tenté d’abord de faire un détour par un magasin de décoration avant de rentrer chez lui, mais, où trouver une pendule qui n’indiquait pas l’heure ou une plante qui semble danser ?

Finalement, il rentra chez lui, les mains vides, et marcha durant plusieurs minutes en faisant des ronds sur le tapis de son salon. Un tapis avec de jolis motifs, rose et émeraude qui lui avait coûté, lui aussi, très cher.
Il eut envie de vie, de changement, et de joyeux bazar. Il s’ennuyait du rangé, du fonctionnel, du chaque chose à sa place.
Alors il alla chercher une paire de ciseaux, dans le tiroir de la cuisine. Il découpa dans le tapis à motifs deux petits personnages qu’il alla coller sur son écran de télé. Comme il n’avait pas de plante qui danse, il alla ramasser dans son jardin des brindilles, des brins d’herbe et les attacha en bouquet avec un ruban de ses rideaux. Enfin, il fouilla dans ses factures, pour récupérer un papier vierge sur un côté. Il prit un marqueur et écrivit « Oui, parfois je m’ennuie, et cela me donne des idées ». Il plia le morceau de papier de nombreuses fois, jusqu’à réussir à lui donner la forme d’une fleur.

Vous savez sans doute à qui cette lettre était destinée.

Le spectacle-exposition de l’Ours bleu

[Tournée terminé]

Présentation

Le spectacle de l’Ours bleu est une prestation aux croisements de l’exposition, la lecture publique et le spectacle vivant.

Il mêle :
– la présentation des tableaux de la collection de l’Ours bleu
– des lectures de mes livres « La vie est silence » et « Les mouvements du bruit »
– des chants a capella ou accompagnés à l’autoharpe
– la réalisation d’une œuvre participative sur scène

Le spectacle revêt une dimension philopoétique, il parcourt l’histoire d’une rupture amoureuse du personnel à l’universel. Il présente un personnage en quête d’authenticité qui questionne la place de la liberté en chacun selon les éléments avec lesquels il a grandit.

Accueillir le spectacle de l’Ours bleu

En quoi cela consiste ?

Vous aimez les concerts, les expositions, la littérature et la poésie. Vous souhaitez organiser une soirée où vous assistez à une exposition animée dans un canapé confortable ou dans votre jardin avec tous vos amis ?

Vous pouvez donc accueillir l’exposition spectacle « l’Ours bleu » dans votre salon ou dans sur votre terrasse ! (Un patio, ça marche aussi, et c’est très bucolique)

Comment ça se passe ?

Vous choisissez la date et l’heure du spectacle. Vous invitez vos amis et les accueillez.
Vous choisissez l’ambiance !
Vous pouvez installer des tables et des chaises pour un café-concert, ou poser des tapis sur la terrasse pour un style plus bohème.
J’apporte tout le matériel dont j’ai besoin (accessoires de mise en scène, sonorisation …). Et c’est parti !

Si vous habitez à plus d’une heure de La Rochelle, nous pourrons nous mettre d’accord sur la date bien à l’avance afin que je puisse optimiser mon itinéraire. J’aurai aussi besoin s’il vous plaît, d’une chambre et d’un repas (merci beaucoup ❤️).

Combien ça coûte ?

L’exposition concert coûte 300€.
Vous pouvez répartir les frais entre les invités en demandant à chacun de réserver sa place, comme au théâtre ou au cinéma.
Si vous souhaitez, je peux vous envoyer des invitations en fichier PDF avec la date et le lieu du spectacle.
Vous pouvez aussi proposer un paiement au chapeau (ça veut dire que chaque personne donne ce qu’elle veut) pour les invités et ajouter la différence, ou encore offrir vous-même la soirée à vos amis.